Mini WSOP

Publié il y a 6 ans par Gerard Catégorie : Articles Poker
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Les Minis WSOP

Il existe de nombreux clubs de poker associatif en France tant l’engouement pour ce jeu reste important. Ces clubs où l’on trouve parfois de très bons joueurs, pédagogues en diable et non dénués de ce brin de folie utile pour ce jeu, donnent souvent de leurs personnes pour proposer à des débutants de progresser. S’inscrire dans un club c’est l’assurance d’une progression assez rapide si l’on débute, c’est aussi le plaisir de faire du live à moindre frais et c’est parfois l’occasion de se mesurer au gratin régional. De faire ce que j’ai appelé ses mini-WSOP et ce que les autres joueurs appellent un Open.

Un Open de poker a un commun avec un Open de tennis ou de golf, le fait que tout joueur peut s’inscrire qu’il soit adhérent à un club ou non, quelque soit son niveau et quelque soit sa manière de jouer. Du reg de casino au fish pur et dur, il est facile de se confronter dans un de ces tournois qui se passent dans sa région.

Ce dernier week-end a été une occasion de tester le marathon pokéristique pour moi, plus habitué au format SnG que MTT. Sur trois jours, le tournoi regroupait 240 joueurs avec un ITM à 22. Le premier gagnait un séjour d’une semaine à Barbotan, haut lieu des vacances-poker. Il y avait aussi des buy-ins pour un casino de la région ou des buy-ins pour un partenaire online. A côté de ça, les plus malchanceux pouvaient prétendre à gagner une plancha ou un casque micro, bref des petits lots mais qui font toujours plaisir. J’ai noté que les organisateurs avaient eu la délicatesse de récompenser le premier sorti d’un magnifique bocal avec un poisson rouge ! La première féminine sortie s’est vue remettre un très beau bouquet de consolation ainsi que la mieux classée. C’est bien ! La gent féminine est souvent peu représentée dans ce monde de brutes qu’est le poker, il faut savoir récompenser les plus courageuses.

Après un briefing du TD qui rappelle quelques règles simples : parler à son tour, pas de stringbet, la parole prime sur le geste… on entend le fameux shuffle up and deal. Le silence se fait autour des tables à part le bruit des jetons brassés par des mains expertes ou parfois moins car peut-être êtes-vous comme moi, une nullité en tricks de jetons.

Dix par table. Stack de départ à 50 000 jetons, on a le temps. Appliquant les conseils de Fowan à la lettre, je décide de jouer assez tight en début de tournoi et surtout observer les autres joueurs. J’en connais deux pas mauvais du tout mais les sept autres me sont totalement inconnus. Bon, les deux-trois premières mains donnent le ton, il y a du fishou à la table ! Un J8 off qui va chercher sa ventrale jusqu’au bout et casse un énorme brelan de dames qui a envoyé des sacoches pour faire folder. Un non moins fameux 9/4s qui fait un brelan river pour démolir une paire de 10 me laissent à penser que je dois me montrer prudent.

J’attends.

J’attends toujours. Je paie les blindes et rien ne vient.

Jusqu’à ce coup. J’ouvre KK en BB et comme il y a toujours un raiser fou à la table, je me fais relancer. Call de deux joueurs. Je décide de squeeze pour isoler le relanceur initial. J’aime qu’un plan se déroule sans accroc disait Hannibal de l’Agence Tous Risques. Eh bien, c’est exactement ce qui se passe. Les trois suivent ma relance…

Le flop est A 7 K rainbow. M A G I Q U E…

Ca envoie des valises de jetons et je me contente de payer jusqu’à la river. Je minraise à l’apparition de cette dernière pour inciter l’un des trois suiveurs à me jeter son tapis dans les dents. Manque de chance, aucun client pour ce dernier moove, les trois se contentent de payer.

Ils avaient tous les trois un As avec un kicker allant du 3 au 7… Sans commentaire.

Je double mon stack sur ce coup pour monter à 86 000 jetons.

Trois mains après, je touche KK une fois encore. Cette fois, ma relance n’est suivie que par un joueur. Sur un flop 7 4 7 dont deux cœurs, mon adversaire prend le lead et je me contente de payer telle une calling station de bas étage ! La turn est anecdotique avec un 2 de pique qui ne change pas grand-chose. La river dévoile un 7 de cœur qui me donne un full et je prie pour que mon adversaire ait deux cœurs. Bet, raise et reraise de ma part. Mon adversaire tank et paie en me retournant KJ à cœur. Je viens de prendre encore 18 000 jetons.

A priori, je dois être dans les premiers du classement. Ha ha ha ! Phil Ivey is back ! Heu, voilà que je m’enflamme et j’ai oublié les consignes de Fowan. Je fais une livraison sur une quinte qui se fait défoncer par une couleur. La river nous a amélioré tous les deux… Retour à 70 000.

La pause-repas est la bienvenue. On parle poker avec les autres joueurs en attendant le sandwich ou la pizza commandés. Le staff de l’Open a un cameraman qui shoote de temps en temps les tables avec des gros coups, prend des photos mais là, il filme les gens qui racontent leurs coups d’anthologie. On fixe la caméra et l’on s’imagine vite être la vedette de «  Dans la tête d’un pro ». Malheureusement, il y a loin de la coupe aux lèvres et les coups que l’on raconte sont plus souvent des bad beat que des 5bet light en pur bluff.

La première journée se termine sur un emballage de jetons dans un beau sac plastique où l ’on écrit fièrement son nom et son stack restant : 87 625. Average 78 000 ! Merci Fowan…

Je rentre chez moi. La tête est pleine de coups mal joués ou au contraire bien combinés. Je me promets de ne pas faire les mêmes erreurs le lendemain et de rester encore plus concentré. Je dois monter du jeton car il reste encore 127 autres joueurs qui sont tous aussi persuadés que le ticket pour Barbotan ne peut que leur échoir au vu de leur excellente façon de jouer.

Dodo. Rêves de cartes et de gloire. Le réveil sonne. Déjà ? Allez au turbin ! Le poker c’est la mine !

Le lendemain, un dimanche ensoleillé où l’on aurait dû aller se promener plutôt que de s’enfermer dans une salle pour taper le carton, me propulse dans les hauteurs du classement sur un coup classique. Sur un flop AQ9 rainbow, mon adversaire met une tonne de jetons au milieu. Je le minraise avec mon beau brelan d’as tout neuf et j’entends le mot que tout le monde aime entendre avec les nuts : « All-in ». Je call bien entendu. Mon adversaire me retourne un très beau Q9 qu’il a légèrement surévalué… Je tremble quand même un peu mais aucune dame ni aucun neuf ne vient me renverser.

Je suis serein. Je gagne des petits coups. J’en perds aussi mais au final, j’empaquète un total de 310 000 jetons à la fin de ce deuxième jour. Il ne reste que 37 joueurs. Retour demain, heureusement que le lundi était férié cela a permis d’avoir un gros stack de départ et donc de ne pas avoir de tournoi boucherie à ce niveau de blindes.

Les heures passent et je suis card dead, en ce lundi férié. Je vois mon tapis fondre et les éliminations n’arrivent pas suffisamment vite pour que je me rassure. Soudain la bulle éclate ! Ouf ! Je vais gagner quelque chose…

Mais je suis bien mal parti pour le ticket Barbotan. Allez, on ne lâche rien.

Double up avec 99 vs AK qui n’améliore pas.

Tout de suite après, triple up avec AQ vs AK vs AK. Je trouve une dame inespérée à la turn.

Je reviens dans l’average. Je vais pouvoir jouer au poker.

C’était sans compter avec mon ami fishou extraterrestre…

Entrant dans 90% des mains, ce joueur a reçu un nombre incalculable de river magiques sur des call de l’espace et possédait une muraille de jetons devant lui. Nous en étions à la neuvième fois de la journée où il nous disait que c’était son premier tournoi. Qu’il était heureux de participer surtout qu’il avait gagné déjà quatre lots à la tombola, qu’il avait mis des bad beat d’anthologie aux douze ou treize joueurs qu’il avait sorti et qu’il était heureux….. Je l’ai déjà dit ça ? Oui !!!

Bref mon ami est de BB et je suis au bouton. Quatre joueurs ont limpé pour essayer de piéger notre grand fou. Je me dis que le squeeze est Ev+. J’envoie un beau barrel de 56k sur des blinds 3000/6000 et 600 ante. Mon ami dit c’est payé et met 16 000. La table lui explique gentiment que ce n’est pas un jeton de 10 000 que j’ai mis avec les 6 000 mais un jeton de 50 000. Le joueur dit alors qu’il s’est trompé et veut reprendre ses jetons. Non, non Monsieur. Call c’est call.

Sur un flop K72 rainbow, il checke. Je décide de tout mettre au milieu avec la paire max et de lui prendre un petit bout de sa Muraille. Et là, j’entends : « Ben je suis obligé de payer ». Il me retourne un extraordinaire K7 qui a missclick mais qui est rentré grassement.

Je finis 11ème, les yeux hallucinés et je voue aux gémonies les débutants, les fish et autres joueurs du dimanche. Je serre la main de mes adversaires qui m’applaudissent courtoisement ou me tapent sur l’épaule comme pour se mettre à ma place mais pensent déjà à la table finale qui ne sera pas télévisée mais aura sans doute la même saveur pour eux.

Je suis un peu frustré. Remonter jusque-là et sortir sur un missclick ! C’est la photo et la remise de mon cadeau. Flûte ! Une cafetière à dosette. C’est au moins la troisième que je gagne. Je ne sais plus à qui les donner…

Quel bon week-end quand même.

Et tout cela organisé par un petit club local qui a  trimé pour chercher des sponsors, trouvé une salle suffisamment grande pour accueillir 240 joueurs ravis d’en découdre et dont les membres ont servi de staff sans pouvoir jouer. Bravo à eux.

Le poker associatif donne sans compter pour permettre à Monsieur Tout-le-Monde de participer à des événements de ce genre. Le petit frisson du week-end, une histoire à raconter et surtout une occasion de se level en imagination.

Oui, ce week-end, j’ai fait mes WSOP. En attendant de les faire en vrai, un jour ?


Vivement le prochain au mois de juillet ! Et celui-là sera un peu plus mes championnats du monde. 600 joueurs avec 3 days 1, un prize pool vertigineux dont sans doute un package pour un EPT. Il faudra faire plus de kilomètres donc prévoir la fatigue. Bref, un autre monde.

Et j’espère retrouver mon ami le fishou extraterrestre contre qui je n’ai plus de rancune mais un simple désir de revanche, cartes en main.

Encore merci, le poker associatif.

 
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