Récit de Jonathan Salamon : partie 10 : De retour sur les rails

Ah qu’il est bon de grinder et de voir les caves monter petit à petit ! Ces deux dernières semaines ont été rassurantes à tous les points de vue. J’ai l’impression, en ayant réduit mon nombre de tables et en ayant pris soin de jouer moins mais mieux d’avoir pris le bon chemin.

Pas forcément le bon chemin dans l’absolu, ni pour toujours, mais celui qui était nécessaire à ce moment de mon parcours, après un gros tilt et une perte de confiance qui nécessitait que je me remette sur les rails. Et c’est chose faite. Avec en plus de bons résultats, puisque les pertes de novembre ont été compensées et que décembre est plutôt bien parti.

depuis le 1^er novembre

Il m’aura fallu près de 30000 mains et près d’un mois pour rattraper un tilt de 3 jours. Encore une preuve s’il en fallait que ce que je dois travailler n’est pas mon A game, mais mon C game, pour qu’il soit le moins fréquent possible, ou au pire, s’il est là, qu’il ne soit pas catastrophique.

J’ai l’impression d’avoir pas mal progressé là-dessus. Là où c’est intéressant, c’est que ces progrès sont parfois presque invisibles, ou contre-intuitifs. Par exemple, avant-hier, on m’annonce une bonne nouvelle, je rentre chez moi en fin d’après-midi, j’ai l’intention de jouer, mais je me sens inhabituellement excité. Je décide donc de décaler un peu mon grind. De regarder des vidéos sur Youtube. Une demi-heure plus tard, me sentant mieux, j’entame une petite séance de méditation puis lance ma session. Je me sens toujours légèrement nerveux, fais quelques calls un peu tendancieux et décide d’être vigilant : à la prochaine erreur, je partirai.

Le shove ici n’est pas scandaleux, mais témoigne d’une tendance beaucoup trop aggro, sans vraiment de raison. Je ne connais pas SB, c’est sa première main à table et BB est un fish. Je décide de shove pour prendre la dead money, et sans être result oriented, c’est probablement un peu spewy et trop high variance. Call pour jouer en position est le plus standard ici et avec le peu d’info que nous avons, probablement le mieux.

Et immédiatement après cette main, je suis parti.

Au final, je fais une session à -2 caves en à peine 30 minutes. Mauvais résultat certes, mais je suis quasiment sûr qu’il y a un mois, j’aurais terminé une heure plus tard à -5 caves. Je suis content à la fois d’avoir su détecter rapidement que j’étais un peu trop excité pour jouer, d’être resté vigilant en début de session et d’avoir eu le courage de partir tôt et perdant, constatant que ce n’était pas mon jour.

Au poker, ce n’est pas tout de crusher quand la variance est avec nous, c’est aussi important de savoir perdre le moins possible quand elle n’est pas là, ou que nous même ne sommes pas là…

Voilà donc sur quoi je bosse le plus en ce moment.

Noël arrive, les tables devraient être belles en cette fin d’année, et j’ai envie d’être au mieux pour pouvoir en profiter. La bankroll est bien remontée, et je ne suis pas loin de pouvoir à nouveau shoter la NL100, cette fois ci avec un peu plus de sécurité que la première fois ( 20 caves de plus). Je ne m’enflamme pas. Je me contente de continuer à essayer de jouer le mieux possible, une main après l’autre, et si les résultats suivent, ce sera parfait.

Pas d’objectif financier ni de volume donc en cette fin d’année. Je constate que cette pression que je me suis mis jusqu’à maintenant a souvent été contreproductive. Juste un objectif de travail, avec 1 vidéo stratégique par jour et 2 ou 3 review par semaine, et de la bonne volonté. Jouer le plus sérieusement  possible, être à l’écoute de mon corps, de mes besoins, et pousser un peu si je sens que c’est le bon moment pour faire plus de volume.

Bonne fête à vous, bon grind !

Jonathan S.